Soyons honnêtes, je n'ai pas regardé Les Rois Maudits, dans leur adaptation de 2005, à la télévision. Je n'ai pas non plus lu les romans de Maurice Druon. Mais il n'est pas tout à fait anormal, me semble-t-il, de rappeler à tous ceux qui croiraient encore que cette série n'est qu'un feuilleton télévisé, que, si le DVD est disponible, les livres se sont tout autant. Et que, comme d'habitude, ils fourmillent de détails qui n'ont pas pu être rendus à l'écran. Alors, si l'image vous a plus, n'oubliez pas de prolonger le plaisir : il y a des livres pour ça.
Avec Quelque chose à déclarer, Julian Barnes, britanique pur ju, fait une vraie déclaration d'amour à la France. C'est parti pour 17 chapitres plein de verve et d'humour, où l'insulaire découvre, avec difficulté, les plaisir de la salade de tomate et du rosbif saignant, les joies du tour de France, la chanson, via Jacques Brel, les courbes de Courbet, Truffaut et Godard, et, bien sûr la littérature, avec Flaubert, auquel il consacra un autre livre, mais aussi Sans, Mallarmé, Baudelaire...
Regard un rien exotique, amusé, amusant, où l'humour nous renvoie finalement une image pas désagréable. Si l'on passe sur le béret et la baguette de la couverture : les clichés ont la vie dure.
Si les blogs sont la partie émergée de l'iceberg, les flux RSS sont la colonne vertébrale du Web de demain, et, pour certains d'aujourd'hui. Vous savez peut-être déjà de quoi il s'agit... Passons sur la technique, ces fluxs vous permettent de vous abonner aux sites qui les utilisent pour être automatiquement prévenus lorsqu'une nouveauté y est publiée (dit comme ça, c'est presque simple).
En gros, et rapidement, on peut dire que les sites sans RSS seront condamnés, plus ou moins vite à disparaître.
Si l'ouvrage de Jean-Claude Morand s'intéresse aux applications du RSS pour les entreprises, il n'en est pas moins intéressant pour le consommateur ou le producteur amateur d'information. Si vous voulez savoir comment lire intelligemment le web aujourd'hui, et comment les entreprises profieront de ces outils demain pour vous proposer de meilleurs services (on espère), c'est un livre à lire.
Une histoire de bleu, de Jean-Michel Maulpoix vient de paraître dans la collection Poésie/Gallimard. Que voilà une bonne idée ! Parce que donner à tout un chacun la possibilité de découvrir ce texte est bigrement bien. Une histoire de bleu, qu'est-ce que c'est ? Un livre pour les amis de la poésie, pour les peintres, pour les musiciens. Un livre qui ne se laisse pas dire, mais qui parle si bien de lui même :
L'air que nous respirons, l'apparence de vide sur laquelle remuent nos figures, l'espace que nous traversons n'est rien d'autre que ce bleu terrestre, invisible tant il est proche et fait corps avec nous, habillant nos gestes et nos voix. Présent jusque dans la chambre, tous volets tirés et toutes lampes éteintes, insensible vêtement de notre vie.
Le bleu, c'est tout ça, et bien d'autres choses encore que Jean-Michel Maulpoix n'oublie pas de livrer en neuf chapitres de neuf textes chacun, soit quatre-vingt une proses pour dire le bleu, commele tour d'horizon d'un sujet inépuisable.
Si ce livre a été récompensé comme un des meilleurs de l'année au Salon du Livre de Jeunesse de Montreuil, ce n'est vraiment pas un hasard.
Déjà, son format a tout pour plaire. Ensuite, son thème : l'attente. Parce que s'il est bien quelque chose de difficile à faire apprécier aux enfants, c'est la patience. Le livre se lit, d'ailleurs, à partir de 6 ans.
Peu de mots, bien choisis, des illustrations, et un fil rouge qui relie les moments de la vie. Et qu'est-ce qu'on attend ? Et bien, de grandir, ou la fin de la sieste, que le gâteau soit cuit, de voir naître l'enfant, d'avoir de la barbe...Et, finalement, surtout la surprise de la page suivante...
Hubert-Félix Thiéfaine a bercé, un peu violemment parfois, mon adolescence. Je l'ai vu, quatre ou cinq fois, en concert, et je dois avouer que je connaissais ses disques par coeur.
L'homme est un mystère dans le paysage musical français. Quasi absent de la télévision et des radios, il enchaîne les disques d'or et peut faire salle comble à Bercy sans émouvoir plus que cela les médias.
Rockeur surréaliste et souvent désespéré, il est capable d'une poésie sauvage qui en a bouleversé plus d'un. La biographie écrite par Jean Théfaine (ah, le hasard des noms) permet d'approfondir un peu ce que l'on sait de Thiéfaine. 30 ans de carrière, des succès innombrables : et derrière un homme qui ne joue pas d'autre rôle que le sien.
Allez, je vais me réécouter mes vieux CD, moi. Et je vous invite à découvrir l'oeuvre et l'auteur, si vous ne connaissez déjà.
Palafox est-il un roman ? C'est peut-être justement la bonne question à se poser avec ce bouquin hors catégorie d'Eric Chevillard.
Celui-là fait à peine 190 pages, ce qui est beaucoup plus raisonnable
que d'autres. Et, en plus, il m'a fait rire, à gorge déployée, ce qui
ne gâte rien.
De quoi est-il question ?
D'un animal. Animal dont
la définition imprécise occupe le livre. En une phrase choisie presque
au hasard, on sait exactement qu'on n'est pas là où on devrait :
Un main au réveil, il fit entendre son cri, comment dire, une espèce de piaillement, ou plutôt de miaulement, ou plutôt d'aboiement, ou plutôt de mugissement, nous y sommes presque, de rugissement, ou plus exactement de barrissement, oui, c'est le mot, une espèce de piaillement.
Il en va ainsi tout le long du livre où
l'on a, au détour d'une phrase, affaire plutôt à un mollusque, plutôt à
une baleine, à un poussin sorti de l'oeuf, ou un monstre tout droit
sorti d'une mythologie inédite. Peu importe, en effet, puisque ce que
semble nous dire le livre, c'est la difficulté de la description,
l'impossibilité d'une vérité. C'est le mot.
Pour la fine bouche, ce passage qui m'a donc fait rire, mais qui me semble plus puissant dans le contexte.
Pierpont refuse d'utiliser l'acide sulfurique, même à des fins expérimentales pacifiques. Zeiger, au contraire, vante les mérite de ce procédé, très en vogue cez les grenouilles, qui permet des observations immédiates, répétées à loisir, grâce auxquelles les écoliers apprennent à développer leurs réflexes et à répondre intelligemment aux stimuli. Reconnaisons que rien n'est plus drôle. Quelques gouttes d'acide provoquent un enchaînement de gags visuels irrésistibles, on se croirait revenus à la grande époque du muet : la grenouille aspergée s'arrache de la planchette de liège sur laquelle elle reposait, indolente, punaisée, décorative, bondit comme si elle avait la fève ou le numéro gagnant ou la solution à tous ses problèmes, bouleverse le laboratoire, sautille incontrôlée au milieu des cornues, se livre sans y croire à des expériences chimiques, alchimiques, obtient des précipités noirs, arc-boutée au bec Bunsen, elle fond du plomb, du cinabre, au petit bonheur, sirote des alcools pétillants, obtient de l'or liquide et de l'eau régale, avale le mélange, obtient cette fois une épaisse fumée rousse, hilarante et lacrymogène, qui ne laisse en tout cas personne indifférent - son numéro s'achève lorsqu'elle implose, heureusement on en a plein d'autres, toute une caisse.
Classique parmi les classiques, et totalement incontounable, le Dictionnaire des idées reçues de Gustave Flaubert fait partie des livres "souvent imités, jamais égalés"... Cette édition reprend le texte, qu'on aimerait connaître par coeur, et, des dessins de Chaval, qui datent d'une édition de 1966.
Envisageant ce livre, Flaubert écrivait : "On y trouverait donc, par ordre alphabétique, sur tous les sujets possibles, tout ce qu'il faut dire en société pour être un homme convenable et aimable."
Vous y apprendrez ainsi qu'érection "ne se dit qu'en parlant des monuments"...
Cette édition permet de se replonger avec délice dans le idées reçues épinglées par Gustave Flaubert.
Fin des années 1980. Que ce passe-t-il lorsque Robyn Penrose, une jeune sémiologue brittanique, spécialiste du roman industriel victorien se trouve brusquement confrontée à la réalité de ce monde indutriel, à sa brutalité, à son cynisme ? Et que se passe-t-il encore, lorsque le patron d'une usine, Vic Wilcox, se trouve confronté, lui, à ce regard extérieur ? Le roman de David Lodge est le récit de cette confrontation, qui se transforme, petit à petit en jeu de séduction. Pas manichéen et résolument humoristique, qu'on en juge par la scène inaugurale ou le patron se réveille tôt aux côté de son épouse encore endormie sur Bien vivre sa ménopause, un livre emprunté à une amie des Weight Watchers.
Restent de la lecture de grandes interrogations sur le rôle de la littérature et celui de l'homme dans la société moderne (évidemment, c'est moins gai dit comme ça). Jeu de société, mais aussi jeu de miroir ou jeu de dupes... La réalité n'est jamais si simple qu'on voudrait nous le faire croire.
Est-il nécessaire de présenter Loic Le Meur ? Il est vrai qu'il est difficile de trouver en France un article de presse sur les blogs dans lequel il ne soit pas cité. Son propre blog est l'un, si ce n'est le, plus lu en France. Et il est vice-président de la société Typepad, qui héberge, parmi 10 millions d'autres blogs, Livre du jour.
L'homme connait son sujet. Et il le prouve ici, dans un livre écrit à quatre mains avec une journalise spécialisée. Rien de ce qui met en relation le monde professionnel et les blogs n'est oublié. Des blogs de marquesaux blogues de salariés, des blogs d'entreprise aux blogs des patrons, des nouveaux marchés à la publicité en ligne : vous saurez tout ce qu'il faut savoir sur les blogs dans une perspective professionnel. Même si vous baignez déjà dedans, le livre est bourré de tellement de références que vous y apprendrez forcément quelque chose, que vous aurez peut-être simplement oublié...
Pour acheter Blogs pour les pros, de Loic Le Meur et Laurence Beauvais