De ce livre que je suis entrain de lire, il y a beaucoup à tirer. Une somme d'information sur le sujet qui m'intéresse. En quelques lignes, sur le blog Mille Feuilles, ça donne ça.
Le "métier" d'écrivain est exercé généralement par des gens issus des classes supérieures et moyennes - 1% à peine d'ouvriers et d'agriculteurs- et la plupart d'entre eux ont donc une deuxième activité rémunérée - fonctionnaire et professions culturelles étant les plus répandues. Car s'il n' y a pas de mauvaises raisons pour écrire -séduire des partenaires sexuels, satisfaire son ego, raconter des histoires...- gagner du fric est la motivation la plus incongrue (1, 4% des auteurs cités vivent exclusivement de leur plume).
La Condition littéraire, La double vie des écrivains, éd. La Découverte, 624 p., 25 €
Une citation de Bernard Lahire, sur le site de son éditeur :
La singularité des « écrivains » apparaît clairement quand on sait qu’ils sont dans leur grande majorité contraints à vivre du revenu d’activités extra-littéraires. Ils ont ce qu’on a coutume d’appeler un « second métier », mais un « second métier » qui constitue souvent leur occupation principale. Enseignants, journalistes, hauts fonctionnaires, professions libérales, mais parfois aussi simples employés, ouvriers ou agriculteurs, ils mènent une double vie (frustrante et harassante) qui n’est pas sans effet sur la fréquence et la nature de leur production littéraire. Ceux qui sont la raison d’être de l’univers littéraire sont ainsi paradoxalement les moins « professionnels » au sens où ils ne sont généralement pas en mesure de vivre de leur création. Ce ne sont d’ailleurs pas eux que l’on appelle les « professionnels du livre ». Et pour ajouter encore au paradoxe, ce ne sont pas ceux qui sont au sommet de leur art ou qui sont littérairement les plus innovants qui ont le plus de chance de vivre de ce qu’ils écrivent, mais ceux qui pratiquent une forme ou une autre de « littérature industrielle ».
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